Operation Paris Brûle - Chapitre 24
L'explosion dans le Métro
L’explosion de la bombe dans le métro se produisit au moment où la rame abordait le tunnel sous la Seine.
En fait, en ce moment précis, les deux hommes auraient dû se trouver dans leur voiture un peu plus au sud. A quelques centaines de mètres de l'Hôtel Ibis, ils avaient repéré un groupe de policiers près de leur voiture en stationnement. Prudents, ils avaient préféré renoncer à la récupérer et cherché un métro aux environs de la gare. Vingt minutes plus tard, ils s’engouffraient dans une station, leur valise à la main.
En une fraction de seconde l’explosion anéantit le wagon où se trouvaient Mohammed Lasseb et son compagnon. Tous deux et la trentaine de passagers présents à côté d’eux furent transformés en gaz. Deux langues de feu consommèrent aussitôt les morceaux de rame situés avant et après. Leurs contenus furent pulvérisés. La rame entière disparut. Le feu de l’enfer courait sous la terre.
Une rame qui arrivait en sens inverse fut réduite en cendres dans l’instant qui suivit. La formidable surpression créée par l’explosion se propageait dans le tunnel à une vitesse diabolique. La voûte supérieure du tunnel n’était qu’à trois mètres environ du fond du lit du fleuve. Un trou de plusieurs mètres de diamètre se forma aussitôt. L’eau fut vaporisée et une masse incandescente jaillit des entrailles de la Seine, aveuglant tous ceux qui se trouvaient à proximité et que rien ne protégeait de la terrible lueur.
Un champignon se forma. Un grand nombre de ceux qui avaient été aveuglés, touristes, parisiens déambulant sur les quais de la Seine, employés de bureau présents aux fenêtres à ce moment-là furent calcinés par la chaleur terrifiante.
Un bateau de touristes se mit à brûler avant d’être retourné par la vague et réduit en miettes. Tout ce qui pouvait brûler à la surface de la Seine fut consommé, comme atteint par une onde incendiaire invisible. Des voitures stationnées sur la berge s’enflammaient comme des allumettes avant d’exploser. Le feu se propageait en cercles concentriques de plus en plus grands. Seuls les ponts de pierre massifs et les immeubles résistaient au souffle et à la chaleur.
Alors qu'un champignon s’élevait dans le ciel de Paris, le fond de la Seine qui s’était subitement asséché de quelques centaines de mètres de part et d’autre de l’explosion, commençait déjà à se remplir d’eau. En amont et en aval du trou, deux murs d’eau couraient l’un vers l’autre comme les bords furieux d’une plaie gigantesque cherchant à se rejoindre.
Une péniche posée sur le fond fut retournée comme un jouet et coula avec son chargement de sable. Un bateau-mouche à moitié calciné échoué dans un magma de boues en amont du lieu de l’explosion eut l’avant soulevé par le mini raz de marée qui venait à sa rencontre. Projeté violemment contre une pile de pont isolée, il se brisa en deux. Un groupe de touristes qui se trouvait sur le pont supérieur fut jeté à l’eau. Le courant les poussait vers le lieu de l’explosion. Une dizaine d’entre eux disparurent dans le trou béant que la bombe avait creusé au fond de la Seine. Peu après, la vague aval arriva, nourrie par le reflux des eaux du fleuve.
Une quantité d’eau phénoménale s’engouffra dans le tunnel du métro.
Le débit de la Seine, important à cette période de l’année, permit toutefois une remontée rapide du niveau des eaux malgré le cratère créé par la bombe. De très nombreux débris de toute sorte s’accumulant dans le trou commençaient à l’obturer. En quelques minutes, la Seine retrouva son niveau d’avant l’explosion.
Cette cautérisation naturelle de la plaie eut pour effet d’atténuer considérablement les effets secondaires de la bombe, et en particulier de limiter l’émission de radiations mortelles. En explosant, la bombe avait néanmoins libéré suffisamment d’énergie et de radiations pour dérégler complètement tous les appareils électroniques dans un rayon de plusieurs km autour de l’explosion.
Paris était privé d’électricité et de téléphone. Le trafic s’arrêta. Radios et télévision cessèrent de fonctionner. Un nuage de particules très dense recouvrait le lieu de l’explosion, assombrissant considérablement les lieux. Poussé par un fort vent d’Ouest, ce nuage s’éloignait lentement du centre de la capitale. Un silence de mort régnait aux alentours immédiats de l’explosion.
Pour la première fois de son histoire, la France avait été touchée par une bombe atomique. Paris, la Ville des Lumières, était plongée dans l'horreur.
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