L'Europe progresse
Jamais, dans l'histoire, autant d'hommes auront consacré autant d'énergie à un projet aussi énorme, aussi incroyable, aussi inédit: construire de l'intérieur la première économie et la plus grande démocratie du monde. Librement, patiemment. Cette Europe in fieri est là pour durer, cinq cents ans, mille ans, peut-être plus. Nous vivons la phase critique des glissements progressifs de souveraineté. Les crises sont des moments uniques en ce qu'elles montrent le caractère inéluctable de ce mouvement.
Espérons que notre président, rompu à la négociation, obtiendra un réel succès en retour de ses concessions. Une esquisse des Eurobonds, peut-être? Peu importe d'ailleurs, ce qui ne se fera pas aujourd'hui se fera demain, ou dans dix ans. Regardons le temps de construction des cathédrales: il fut immense, mais personne n'y prête plus garde aujourd'hui.
Et de toute façon l'Europe progresse sur d'autres plans, en continu. L'Europe juridique, d'abord, savamment et méthodiquement tricotée à Bruxelles de manière à créer un gigantesque espace commun homogène.
Et surtout l'Europe "humaine", celle des hommes et des femmes. Les prochaines générations seront de plus en plus européennes. Observons les échanges étudiants qui se développent et deviennent la norme dans les écoles comme à l'université. Les couples mixtes se multiplient et se multiplieront.
Et il reste tant à faire, la diplomatie, la défense. Car c'est bien de cela qu'il s'agit: créer un véritable bloc de contre-pouvoir sur l'échiquier mondial. Let's be patient, let's do it.
Cet article est dans la ligne de "Une vision pour la France"